Hubert Crété, agriculteur à Thieulloy-l’Abbaye (80) « La Certification Iso 14001 : une démarche dynamique d’agriculture durable »

Benedicte Normand, Terre-net Média (BN) : Pourquoi avez-vous entrepris une démarche de certification Iso 14001 ?

Hubert Crete, agriculteur (HC) : Nous sommes depuis longtemps sensibilisés à tout ce qui est démarche de qualité. Nous étions déjà certifiés Quali’terre. Une fois ce pas franchi, je ressentais comme un vide et j’ai entendu parler de la démarche Iso 14001. Dans ce référentiel, il s’agit de se donner ses propres objectifs. C’est un véritable diagnostic des consommations de l’exploitation où l’on se pose des questions sur la manière d’optimiser tous ces facteurs. C’est un processus continu : c’est ce qui est bien car l’exploitation aussi évolue. Pour moi, c’est une démarche dynamique de développement durable qui allie l’économie, l’environnement et le social.

BN : Et pourquoi la norme Iso 14001 plutôt qu’un autre type de certification ?

HC : La norme Iso 14001 est une norme internationale reconnue aussi bien en agriculture que dans d’autres domaines. Demain, quand j’aurai un client pour un produit, il saura ce que c’est. Nous parlerons le même langage, c’est vraiment important.

BN : Aujourd’hui, où en êtes-vous dans l’avancée de votre projet ?

HC : Nous avons été voir des réalisations. J’ai déjà effectué un premier diagnostic et suivi des modules de formation. Le programme pour cette année est de construire une aire de remplissage et de lavage du pulvérisateur et un phytobac. L’objectif, c’est d’être certifié dans un an et de pouvoir intégrer Terr’avenir, une association d’agriculteurs certifiée Iso 14001.

Parler le même langage

Bn : Vous avez choisi de vous inscrire dans une démarche de certification en groupe. Pourquoi la notion de groupe est-elle importante pour vous ?

HC : Le faire en groupe créé une dynamique. En groupe, vous avez l’énergie que vous ne pouvez pas avoir individuellement. L’union des forces permet d’avancer plus vite. Vous essayez de vous améliorer dans les tous les postes de l’exploitation avec des gens qui ont envie de progresser dans leur métier et de communiquer qu’ils font bien leur métier. Cela permet de se remettre en cause, de prendre du recul et d’éviter de faire des erreurs que nous ferions si nous étions seuls. De plus, une certification individuelle a un coût. La forme associative permet de faire des économies à ce niveau.

BN : Qu’attendez-vous de la certification ?

HC : D’avancer dans notre métier. Je suis persuadé que c’est la bonne direction pour les années à venir. J’espère que la certification nous permettra de trouver des marchés nouveaux. Enfin, s’il pouvait y avoir une reconnaissance du grand public sur ces démarches, ce serait un plus car on parle souvent négativement des agriculteurs.